Il ne s’agira pas d’un inventaire exhaustif, mais seulement d’un essai de classification et les exemples donnés chercheront à être les plus représentatifs possibles.
Quelques données de base sur l’équilibration
Rassurez-vous, nous ne nous intéresserons qu’à l’équilibre AV/AR car il est capital pour les diverses pratiques du ski.
Le cerveau transmet ses ordres d’équilibration aux muscles des membres inférieurs et tout se fait par la surface du pied en contact avec le sol (ou le ski) : donc plus cette surface est grande, plus l’équilibre sera facilité.
• Dans le 1ère phase, ce n’est que l’avant-pied qui reste en contact avec le ski et c’est cette surface réduite qui doit faire le travail d’équilibration (et aussi celui du guidage).
• Pendant la phase de glisse, le problème principal est d’empêcher la chute vers l’avant en cas de freinage: ce travail n’est assuré que par les orteils (surtout le 1er ) grâce à la contraction de leurs muscles fléchisseurs : tant que le pied reste bien à plat (et que l’effort demandé reste minime) ils y arrivent à peu près ; mais dès que l’effort est plus important, le talon cherche à se soulever : les orteils entrent alors en extension et le nouveau trajet des tendons des fléchisseurs les rend presque inefficaces.
Pour le ski de piste (talon bloqué en permanence), on voit donc que le problème de l’équilibration AV est bien simplifié ; mais on comprend aussi que le problème se complique trés sérieusement si on veut alterner les phases talon libre-talon bloqué ce qui est le cas en randonnée dite alpine : c’est pourquoi les fixations adaptées tiendront une place importante dans notre étude (voir §2).
Préambule
La pensée darwinienne selon laquelle « la fonction crée l’organe » s’applique tout à fait à notre domaine: c’est en effet l’évolution des pratiques qui a entraîné l’évolution du matériel et non le contraire !
Au cas où vous ne vous en seriez pas aperçu (!), la fixation est destinée à faire la liaison entre le pied et le ski. Cette liaison pied/ski comporte une autre interface capitale (pied/chaussure) : mais cette dernière, pourtant importante, ne sera traitée ici que superficiellement, laissant la place à un article détaillé ultérieur.
Pour faire ce qu’on nomme actuellement « ski de fond », il faut que le talon puisse toujours se lever comme pour la marche à pied : c’est le mode nordique, ancestral. Mais, au contraire, pour faire du ski alpin actuel (donc seulement de la descente), ce talon doit rester « collé » au ski.
Enfin, il existe une 3ème voie, intermédiaire, qui permet d’alterner marche (talon libre) et glisse (talon fixé) et que nous qualifieront de « talon fixable » spécifique actuellement de la randonnée.
En résumé, nous avons adopté un classement en 3 parties.
§1) Fixations talon libre : de la préhistoire à maintenant, pratique nordique exclusive
§2) Fixations talon fixable : assez récentes (pratique mixte alpin/nordique)
§3) Fixations talon fixe : plus récentes car seulement pour le ski alpin de piste.
Une 4ème partie (§4) abordera seulement l’histoire des sécurités.
Vous trouverez les 4 articles successivement au fur et à mesure de leur parution.