texte accueil

Naviguer ou rechercher : utilisez les onglets et les liens qu'ils vous proposent; utiliser aussi "Rechercher dans ce blog" en demandant un ou des mots entiers, séparés par une virgule.

Les adhérents inscrits reçoivent les nouveaux articles par mail: ils peuvent y écrire un commentaire; ils peuvent aussi proposer des articles, faire des rectificatifs etc… par l'intermédiaire de notre adresse mail: skispatrimoine@gmail.com

Exhumation: DURET

Parler d’exhumation pour une marque décédée aussi récemment (2021) est sans doute un peu exagéré car le ‘cadavre’ est encore chaud ! 

Mais c’était la plus ancienne manufacture de skis restée française et elle a été souvent sous-traitante pour d’autres marques. Elle mérite qu’on essaie de l’empêcher de tomber dans l’oubli comme ça paraît probable. 

Exemple avec ce sondage ‘Skipass’ de 2003 (quand la marque commençait à ‘battre de l’aile’ sérieusement): 

« Que connaissez-vous chez Duret » ? 

Réponses : les monoski 50%, les snowboards 5%, les skis 15%, rien du tout 30%.

Mais nous avons   cependant exhumé une fabrication méconnue : une fixation de sécurité assez en avance sur son temps !


-1920 : ouverture d’un atelier spécialisée dans la production d’articles en bois pour l’agriculture (barattes à beurre par ex.) au Jorat à HABERE-LULLIN (74420)

-1925 : début de la fabrication des skis : l’atelier devient ‘’SKIS DURET SAS’’

-1937 : brevets pour la fixation.

-1950 : sous-traitance pour Henri Oreiller

-1969 : début de fabrication de skis nordiques

-1980 : début de la fabrication des monoskis sous la direction de Michel Duret.

-1986 : devient le 1er producteur mondial de monoskis.

-1989 : début de la mode du Snowboard : le ‘mono’ se ringardise rapidement.

-1993 : réduction de la gamme des monoskis, mais les exportations vers l’Amérique du Nord et le Japon restent bonnes.

-2000 : rachat l’entreprise par le ‘snowboarder’ J.P.Thevenod et d’autres employés,. La gamme de monoskis est redéveloppée.

-2003 : fermeture de l’usine d’Habère-Lullin.

-2004 : rachat par la société D.B.C. à FLACHERES (38690) : elle garde la marque DURET pour les skis et monoskis. Les skis enfants seront sous-traités et diffusés sous la marque DURET KIDS. Les snowboards, seront fabriqué ailleurs, chez BLACKSMITH

-2012 : Relocalisation des monoskis à Flachère sous sa marque.

-2017 : l’atelier ne compte plus que 9 employés.

-2021 : radiation de l’entreprise.



Les skis Duret n’ont pas présenté d’innovations technologiques marquantes : ils sont passés du bois massif, au contreplaqué puis à la fibre de verre en suivant les ‘ténors’ du marché.

Ils étaient réputés pour leur bon rapport qualité/prix, et leur production, qui n’a jamais été interrompue, est devenue de plus en plus réduite, malgré les sous-traitances.

Quelques exemples typiques de la production :

• DURET Contreplaqué (années 50) : famille des ‘compact’, courts et larges (1m60, 91-80-86mm). Particularité : sa semelle ‘multi-striée’ qui semble avoir été une des premières sur le marché.

• DURET Combiplast (années 60) : lamellé collé, cotes standard. Bas de gamme.

 

• DURET GR Grand Raid (fin des années 70)  le plus connu car innovant : c’était le premier ski de rando sans métal (bois multicouche et fibre de verre), nettement plus léger que ses rares concurrents de l’époque (Haute Route, Yéti et Fischer Futura).

 


• DURET Monster (2005 à 2015), extra-larges pour le ‘Freeride’ (203-177-193mm). Plusieurs décors et largeur démesurée : c’est presque comme avoir un monoski sous chaque pied!
Duret semble avoir été, en France, le seul fabricant qui ait suivi cette mode des skis “Fat“.


• Gamme 2018 : 5 modèles dont toujours le “Gand Raid“.







 

La mode du monoski, apparue aux USA dans les années 60, arrive en France à la fin des années 70 ; mais ça ne sera qu’un ‘feu de paille’ car, à partir de la fin des années 80, cette mode se ringardise face à celle pour autre ‘planche’ : le snowboard.

- En 1980, c’est Duret qui lance la 1ère production industrielle française : le ‘’PIERRE PONCET’’ du nom d'un initiateur chamoniard.


- En 1983, le PIN TAIL est le produit phare.


- En 1986 Duret est devenu le 1er fabricant mondial de monoskis.

Exemple des ventes : Duret : 60 000, Rossignol : 10.000, Head : 2.000, Look : 2.000, Autres fabricants : 46.000.

 

- En 1995 : il ne reste que 2 modèles de monoskis au catalogue : le FREE, et le BEST OFF.

- En 2020 : il y a de nouveau plusieurs modèles (9) car le monoski semble (un peu) revenu en ‘grâce’ !     =>







 

Il s’agit du coté le moins connu des productions Duret : aussi, allons-nous le détailler.

Le contexte

Au milieu des années 30, la sécurité n’était pas le problème des fabricants des fixations de l’époque (par ex Alpina, Kandahar etc…) : seules deux français, Kiener et DR, proposaient, depuis un an ou deux, une solution pour la sécurité latérale avec des étriers ouvrants (lien en fin d’article pour voir l’article spécial). 

La sécurité ‘chute avant’ n’était pas prévue autrement que par un ressort genre Bildstein, système insuffisamment efficace dès que le blocage du talon est apparu avec les fixations dites ‘diagonales’ à câble (Kandahar et dérivés).

En 1937, Marcel Duret a breveté et fait fabriquer 2 systèmes permettant la libération du pied en cas de chute vers l’avant.

Système n°1 (Securita) 

Brevets FR 826.518 (1937/38) et US 219.154 (1937/38) sortis en même temps,

Le circuit du câble est coupé : une des extrémités est solidaire du ressort talonnier et porte un boitier avec une languette destinée à appuyer sur l’autre bout du câble : celui-ci porte un arrêtoir serti. Une vis permet de régler la force d’appui qui solidarise les 2 bouts du câble. Un capot protège l’ensemble.

Le levier antérieur a donc seulement le rôle de tendeur et de réglage de la pointure.

Dans la pub, le système est montré sur une fixation Mont-Blanc, mais pouvait être adapté à n’importe quel modèle par simple changement du câble.

Système n°2 (Securit) 

Dans la pub, la différence avec une Savoy standard ne saute pas aux yeux > 

Brevet US 2191.154 (1937/38) qui détaille le système 2*.
 

Le principe est le même que le précédent sauf qu’ici le câble n’est pas coupé et que la languette est greffée en ‘T’sur le câble ; le boitier qui bloque cette languette est solidaire du levier du tendeur AV.

                                ----

*Un brevet FR 50.200 (1939/40) n’est qu’une addition au 826.518 pour montrer le système 2.






 

Ils ont été nombreux, conséquence possible d’un “management“ assez chaotique !

Exemple chronologique :





-- FIN --

<= RETOUR ACCEUIL