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Fixations : ÉTRIERS SPÉCIAUX

Les étriers métalliques ont pratiquement disparu au début des années 70 ; mais auparavant ils ont eu parfois des perfectionnements que nous allons voir. 

La pratique alpine est devenue rapidement prépondérante avec la rapide extension des remontées mécaniques et, en corollaire, celle des butées de sécurité: mais sa posait des problèmes quand il fallait quand même 'marcher' (randonner).

ÉTRIERS RÉGLABLES

Les étriers monobloc, apparus au 19éme s., ont fait place ensuite au 20ème,  à des étriers séparés et vissés dont écartement et angulation étaient déterminés au montage : les semelles des chaussures n’étaient pas du tout normalisées et pour leur adapter l’étrier, il fallait donc un démontage total.

Mais, nous avons trouvé 4 fixations dont ce réglage était possible sans démontage : les 2 premières ne nécessitent aucun outil, la 3ème nécessite un petit tournevis ‘de poche’ et la 4ème, elle, peut s’en passer.
Remarque : nous n’avons pas inclus ici l’étrier Bilgeri, pourtant le 1er à avoir des joues réglables, mais ça nécessitait une clé de 12, outil peu courant dans la poche d’un skieur !

Système SESSELY  

Brevet suisse Jules Sessely CH 38425 de 1907.

• 1er modèle (celui du brevet)

Très astucieux : il s’agit d’une lame de ressort vissée à l’AV et qui porte un ergot (d) pouvant se placer dans un des 3 trous (b4) sur les étriers et le bois du ski : pour chaque côté, la position sera maintenue par la tension du câble qui passe dans l’étrier. Le déplacement obtenu est assez faible, mais ça permet une asymétrie des joues.

• 2ème modèle : celui de la SIBERIA,

Modèle simplifié apparu un peu plus tard (± 1910) mais dont la lame de ressort est toujours là*. Câble et mortaise sont absents et ce système modifié n’a pas donné lieu à un nouveau brevet.

Le système de réglage, également simplifié, montre une augmentation du nombre de trous et un chevauchement des bases des étriers sous un capot métallique : ça permet une asymétrie et une grande amplitude d’écartement des étriers.

*) Remarque de l’auteur : la lame-ressort a disparu sur l’exemplaire en ma possession.

 Fix. FALISSE 

    Brevet CH 47796 de juin 1909°. Louis Falisse était un pyrénéen qui a fait enregistrer ses brevets en Suisse. Ce modèle est resté visible dans les catalogues jusqu’en 1925.

Le système est assez ingénieux : chaque joue possède son levier ‘c’ qui se superposent sous l’écrou ‘d’ ; ainsi, chaque joue de l’étrier est réglable indépendamment puis bloqué par l’écrou à oreilles, donc sans outil.


°)Note : un autre brevet Falisse de 1909 (mais d'octobre) montre aussi une fixation réglable mais elle est différente et nous ne l’avons jamais vue, même dans un catalogue

 

 Système GEZE  

Deux variantes du même mécanisme. Brevet allemand Gretsch n°1983226 de 1932/33. 

Chaque joue est réglable en écartement et angulation par vissage/dévissage sur 4 vis accessibles directement sans aucun démontage : au besoin, ça peut être fait avec une simple lame du canif que tout bon montagnard a dans sa poche ! 

Mécanisme décrit dans le brevet : 4 tiges filetées agissent sur les crémaillères AV/AR de chaque étrier. Les 2 vis (e) servent de guidage et ne doivent pas être bloquées totalement si on veut pouvoir utiliser les vis latérales sans démontage du cache. 

1) SILVERKING : 

Première version : elle reprend le brevet ci-dessus.

2) SILBERMODELL : 

Modèle ultérieur (années 30). Amélioration du mécanisme avec 4 tiges et 4 cames en bronze coulissantes, et 4 vis de guidage qui ne doivent pas non plus être serrées à fond.

  

 Fix. RAMY réglable 

Brevet français RAMILLON n°791456 de 1935.

Système simple mais qui permet un réglage indépendant pour chaque joue, tant en latéral qu’en angulation.

Double plaque rivetée, avec entre les 2, un espace pour les étriers standards avec leur crémaillère habituelle ; on peut les déplacer sans tournevis mais à condition que les 4 vis centrales ne soient pas trop serrées.

Les leviers commandent un petit ergot qui vient bloquer la crémaillère quand les leviers sont rabattus. Les vis 3 et 6 doivent être bloquées en permanence.

Les étriers ne peuvent être totalement enlevés qu’en ôtant les 4 vis centrales.

Fix. X à réglable automatique

Fixation non identifiée mais cependant intéressante et qui doit sans doute, dater des années 60/70.

Les joues de l’étrier sont articulées et dessinées afin d’accepter les chaussures de montagne, de ski nordique (Norme75), et de ski alpin (piste ou rando): c’est possible grâce à l’écartement variable des joues qui se reserrent automatiquement quand le câble est mis sous tension par le tendeur qui coulisse sur les joues.

Le programme de cette belle inconnue est donc le même que celui de la célèbre Silvretta Saas-Fee mais avec une bien meilleure adaptation aux diverses chaussures et une carrière commerciale très loin de celle de l’allemande !


 

ÉTRIERS DE SÉCURITÉ

 Étrier KIENER  

Christian Kiener était un industriel d’Eloyes (Vosges) et skieur : il était sensible au manque de sécurité des fixations de l’époque et a essayé d’y remédier.

Brevet KIENER FR 794095 déposé le 22/8/1935 et enregistré en 1936.

En 1934, il avait lancé une présérie, commercialisée sur place : mais elle a dû être rapidement retirée par suite d’un gros défaut de fabrication.

Le brevet montre la ‘bonne’ version, celle qui sera ‘recommercialisée’ dès 1936 sous le nom de ‘Monobloc’ débarrassée de ses soucis de fiabilité.

Le mécanisme est très ‘rustique’ et, en cas de forte contrainte, seule la joue externe s’ouvre : donc il faut une fixation D et une G ! Le dessin ci-dessous montre un étrier G, et la photo, un étrier D.



Vu sa rareté, il est certain que sa diffusion commerciale a été très limitée : en effet, sa conception ne permettait pas d’avoir une position ‘diagonale’ pour bloquer le talon et s’adapter à l’utilisation alpine qui commençait à se répandre grâce au ‘raz de marée’ Kandahar.

Il n’en reste pas moins qu’on peut lui donner le titre de 1er étrier de sécurité.

 Étrier D.R. 

Inventé par les mégevans Anton Ducia et Georges Reussner (les ‘DR’ du nom)°.

Brevet REUSSNER-DUCIA n°786651 déposé le 4/3/1935 et enregistré en septembre : ces dates montrent qu’il est un peu antérieur à celui de Kiener, mais on a vu que la vosgienne avait eu un lancement raté en 34 !

Elle avait l’énorme avantage de pouvoir utiliser le tendeur/câble de la Kandahar, apportant à celle-ci une sécurité inconnue jusqu’alors.

Dans la DR, les 2 joues sont ouvrantes avec réglages séparés pour leur dureté.




La DR a été   largement commercialisée dès 1935*, mais nous ne savons pas si elle a continué après la guerre, n’en ayant jamais vu dans les catalogues de cette époque.


°) Auparavant, Reussner associé à Beckert avaient vendu une fixation d’aspect identique mais à étriers standards sous la marque ‘RB’ qui n’a rien à voir avec la marque ‘RB’ d’après-guerre !

*) Pour l’anecdote : en 1936, les skis (alu) ‘Ballon d’Alsace’ du vosgien Vicki, étaient commercialisés avec cette fixation helvético-savoyarde et non pas avec la vosgienne Kiener !

 Étrier NEVRAKTA 

1948, probablement suisse. Pas de renseignements spéciaux.

Système très abouti par plaque pivotante s’adaptant SOUS un étrier Kandahar standard.


 Étrier RAMY Securus 

 1952 – France. Une des dernières fixations à étrier de sécurité, supplantée rapidement par les butées, sauf avec des chaussures à semelle souple pour le ski nordique (saut essentiellement).

 Étrier TOURIST WS 

 Années 1970 – DDR (Allemagne de l’Est) – Fixation tout à fait spéciale mêlant l’alpin (talonnière) et le nordique: c’est le seul exemple que nous connaissions.

Étrier norme 75, copié du Rottefella classique, mais monté sur une embase pivotante donnant une sécurité latérale.



Systèmes 'butée+étrier' 

À partir donc des années 50, les fixations gardaient leur câble talonnier classique, ce qui permettait, si besoin, de lever de talon pour ‘marcher’ : mais alors, avec une butée de sécurité, le bout de la chaussure n’était pas bien tenu latéralement ce qui handicapait beaucoup la pratique de la randonnée où la progression dans un devers est fréquente.

Le système ‘butée + câble’ était prévu pour le ski alpin sur piste et les chaussures à semelle rigide. Mais les remontées mécaniques étant encore peu répandues, les skieurs devaient encore souvent remonter les pentes avant de les descendre !

Donc des systèmes mixtes ont ‘fleuri’ dans cette période* pour permettre la pratique de la randonnée alpine avec des fixations à câble et des butées de sécurité.

2 types : soit des butées spécialisées, soit des systèmes adaptables aux butées ‘piste’.

*) Ça va des années 50 jusqu’à la fin des années 70 quand les fixations ‘à plaque’ ont pris le relais.

Butées spécialisées :

• Fix A&T (Anderson et Thompson)

C’est une des premières butées de sécurité aux USA licenciée en France au début des années 50. Il s’agit d’une roulette complétée, d’origine, par un étrier pivotant réglable en largeur par démontage. La sécurité n’est pas blocable pour la montée.


• Butées TYROLIA Clix

Dérivées de la Skimeister des années 50 avec ses 2 grandes ailettes articulées qui tiennent bien la chaussure. 

<= La 1ère est montée sur une embase tournante dont le pivotement peut être fixé (bloqué pour la montée) par un cliquet commandé par le mini-levier marqué « FIX ».

La seconde (années 70) a exactement le même principe, mais avec un mécanisme mieux carrossé et les 2 positions du levier sont bien répertoriées: « TOUR » bloqué pour la rando (Skitour) et « PISTE » pour la libération de la sécurité. =>


• Fix RB Printemps

France - années 60 (voir article sur les marques RB et EMERY – liens-dessous)

Modèle simpliste mais fiable. Utilisation surtout militaire.

Pas de pivotement, mais des ailettes latérales qui se déplient pour la montée et se replient pour la descente ; la sécurité y est apportée par le glissement de la chaussure sur la face AR de la butée : donc sécurité plutôt symbolique !!


• Fix EMERY Randonnée

France – années 60. Évolution de la RB, pour l’usage militaire essentiellement.

Même principe des ailettes repliables, mais cette fois, mise sur une embase rotative assurant une meilleure sécurité ; elle ne peut être bloquée à la montée.

• Fix BELMAG Securit 

Suisse – années 50/60

Le double ressort AV est caractéristique de la marque. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est le mécanisme : il rappelle un peu l’A&T avec son étrier reculé, mais ici il est solidaire d’une plaque en alu qui pivote au besoin par l’AR. La butée est fixée sur la plaque et vient buter sur le support AV. 

• GEZE Top Star Clou

Allemagne – années 70/80. 

On retrouve le principe de la Belmag avec l’étrier solidaire de la plaque (ici en plastique) qui pivotante aussi par l’AR : elle vient s’insérer sous la butée Top-Star et se libère si la sécurité est déclenchée.


Systèmes adaptables

Nous allons voir des accessoires qui complètent une butée ordinaire pour en faire une fixation de randonnée.

• Étrier RAMY Pascal

Système le plus répandu en (France du moins) à partir de la fin des années 60.

Un étrier, réglable, se glisse dans une platine juste derrière une butée standard : pour la descente, il va dans le sac. Un petit verrou, manœuvrable avec la point du bâton, glisse pour bloquer/débloquer l’étrier.

Le modèle ‘II’ diffère peu du précédent : 

- disparition de la courroie remplacé par des taquets. 

- blocage de l’étrier par 2 petits verrous articulés.


• Étrier amovible ‘X’

Nous n’avons jamais trouvé de renseignement sur ce système très simple et sûrement suffisamment efficace.

On peut quand même la dater de la même période que les précédentes.

Étrier léger, très facile à mettre et ôter. Il y un D et un G, car les joues sont assymétriques.

 



• Étrier amovible articulé ZERMATT

Brevet italien FRATELLI-MILANO n°7121463  1971-72. 

        C’est un système très abouti, léger et facile à manipuler.  Mais la plupart des butées doivent être retournées si on veut avoir un débattement suffisant.

• Étriers amovibles articulés 

2 modèles non datés ni renseignés. 

Un marqué “ATTENHOFFER FLEX“ (sans support)  


Un autre sans marque 

• Plaquette KANDAHAR à ailettes

Modèle suisse très répandu des années 60/70.  S’adapte derrière n’importe quelle butée.

Très répandu et adapté à toutes les butées vu sa faible épaisseur. Mais le déploiement des ‘oreilles’ nécessite d’enlever ses gants !


• Étriers MARKER

Deux systèmes différents vu chez des collectionneurs, mais sans renseignements particuliers.


<= Le 1er est classique : support spécial sous la butée ; date probablement des années 60.

- Le 2ème est plus sophistiqué et sûrement plus récent (années 70 ?) : l’étrier se clipse et se bloque sur une vis située sur le chant du ski      =>                                                      

 


 

FIN





Voir § Fixs.RB et EMERY =>

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