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SKIS SPÉCIAUX: pliants, réglables etc…

C’est leur usage qui est spécial : 
-       soit il s’agit de diminuer l’encombrement (compactage), 
-       soit il s’agit de faire varier le comportement du ski en modifiant sa géométrie. 
Donc 2 catégories avec, dans chaque, 2 sous-catégories.

• Skis compactables :
Le but est donc de réduire leur encombrement lors du portage ; c’était (et est encore) recherché par les militaires et/ou les chasseurs et, plus récemment, par les alpinistes. Les italiens (surtout les ‘’alpini’’) semblent avoir été souvent à l’origine de ce genre de skis.
Un ski de 2m à un paquet de ±1m de long, obtenu par 2 moyens:
- Pliage : articulation transversale et verrouillage à demeure.
- Démontage : emboîtement de 2 parties indépendantes.
• Skis à géométrie variable :
Il s’agit de raretés, voire de trésors de collectionneur ! 
- Soit réglage du cambre (cintre) qui est augmenté pour la neige dure et diminué, voire même inversé pour la profonde.

 

 Soit articulation de l’arrière du ski, sensée aider le virage.

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Note : les dates de brevet ne sont indiquées que par leurs années de dépôt puis d’enregistrement (si ce n’est pas la même année). 
                        
De loin, les plus répandus

 • ISELIN (Suisse) - 1893

Ski pliant en 3 parties. Source: seulement le brevet (CH 7030); nous ne savons pas si ce ski a réellement été fabriqué !

 • MOMENT Idéal (Allemagne) - 1905

Sources : un article illustré publié dans "Alpinismus und Wintersport" de Décembre 1905; pas de photos.
L’inventeur : R.Hess de Fribourg in B.           Prix : 28 Marks/paire.

Mécanisme très complexe dont la description est confuse (et de plus, difficile à traduire) : on voit 2 systèmes un peu différents :
1)   Étriers de la fixation montés sur glissière avec probablement un verrou antérieur ?? 

2)   C’est le système décrit dans l’article et que l’on peut résumer ainsi : le verrouillage est automatique quand on ferme la boucle (Ellefsen) de la sangle talonnière qui est fixée dans la moitié AV du ski. Celle-ci coulisse dans les glissières latérales. 

L’article se termine par le résumé suivant :
« Les avantages de ce nouveau ski en deux parties "Idéal" par rapport aux autres seraient :
  - Montage et démontage les plus rapides.
- Connexion absolument sûre et non détachable des deux parties dans la plaque de connexion.
- Pas de mécanismes tels que volets, loquets, ressorts ou similaires, donc une plus grande sécurité et longévité = fiabilité absolue.
- Pas plus cher et pas plus lourd qu'une paire de skis ordinaire.  
Note : Le brevet Hess DE 173.511 (1906) ne montre pas du tout les systèmes illustrés, mais seulement une découpe des 2 moitiés du ski en forme de queue d’aronde !

• VILLARS (Suisse - 1912)

Brevet Ernest Villars CH 61.951. Réalisation inconnue. Seulement une photo où il est porteur d'une fixation ''balata''.

Charnière simple avec verrouillage par emboitement et boulon incliné.

• FREYRIE (Italie) - années 30

Le fabricant:
Atelier fondé par Emilio Freyrie en 1927 près de lac de Côme. 
Skis bois classiques d’abord, puis, après la guerre : diversification avec des gammes fibre et/ou métal puis avec des skis nautiques et enfin des chaussures de sport.

 
Le ski pliant:
Brevet FR 671.641 de 1928/29.      Ski de 2m10 => plié 1m15.
Pas de données techniques autres que celles du brevet : blocage par ferrures en ‘L’ sur ressorts.Fiabilité non documentée.



• SILVESTRI (Italie) - années 30

L’italien Enrico Silvestri, skieur militaire classé aux JO de 1928 et fondateur de le ‘’Scuola Militare di Alpismo’’ dépose de nombreux brevets (21) entre 1928 et 1934 et dans plusieurs pays, même aux USA.
Les 1ers, de 1928/30, sont (pour ceux qui sont en français) :
-       FR 681.915 : celui de la butée à pin’s (voir ‘INSERTS §5 talon libre’’).
-       CH 681.894 : traineau de secours avec les skis du blessé.

-      CH 142.478 : celui du ski qui nous intéresse.            =>  
Il montre 3 exécutions un peu différentes ; celle ci-contre est celle utilisée dans le ski dont la photo suit.
C’est la plaque de l’articulation qui fait la rigidification des 2 parties du ski : un ressort semble maintenir l’encliquetage!  
Mais, à défaut d’avoir eu ce ski en main et malgré le français du texte, il nous est difficile d’en comprendre le fonctionnement exact.

• SCHRANER Klapp-Ski (Suisse) - années 30

Ski fabriqué près de Glarus à partir de 1934, par la société Schraner et il a été montré à l’expo universelle de New-York en 1939.
Système pliable et verrouillable par une grosse vis et une charnière en acier spécial.
Ce système peut être installé sur n’importe que ski et n’entraîne qu’un surpoids de 800g par ski.
Brevets AT 144.392 (1933/36) et DE 627.605 (identiques)

Vendu, en option, avec un fourreau à 2 compartiments en toile ; vide à la descente, il se transforme en ceinture.
Ci-dessous la photo d'un modèle d'après-guerre (fixation 'moderne')

Nous n’avons pas trouvé de renseignements techniques ni brevets pour ce système qui paraît être assez répandu : c’est en effet, celui que nous avons vu et manipulé le plus fréquemment chez les collectionneurs.
L’origine suisse paraît la + probable bien que nous en ayons vu une photo (ci-contre) d’un collectionner italien et que la fixation soit allemande (GEZE) !






Ce nom (Shafer) est celui qui a été trouvé, sur internet, dans une vente en Suisse. Un de nos membres (D.Liprandi) en a un mais avec un logo ‘
’Kahru’’ (marque finlandaise !) ; celui que nous avons présenté ici appartient à Pierre Henry et n’a aucune marque.
C’est un système indépendant en lamellé/collé (procédé Splitkein) qui peut se greffer sur n’importe quel ski (voir l’article [Les skis bois’’ §3]. 

Le verrouillage se fait par la plaque de la fixation spéciale (Geze), dont le genre ‘’parallèle’’ est typique des années 30 (plutôt début).

• Ski ‘’de secours’’ (Russie) – années 70 ou 80 ?

Usage et dimensions d’une raquette mais ça peut glisser comme un ski !
Ski alu de 18cm de large et 76cm de long (38cm replié). Poids : 1,9kg/paire.

Cette paire de skis fait partie du kit de survie arctique pour les pilotes de MIG, compacté et logé sous le siège éjectable ; d’après la brochure US trouvée dans une annonce commerciale, il comprenait aussi un système de des­salement de l’eau de mer !

La datation n’est pas évoquée : mais on sait que la fin de l’URSS a été suivie d’un pillage des stocks militaires ; il est donc très probable que ces kits viennent de là et donc des années 70/80.

• ELAN Ibex (Slovénie) – 2017

Elan semble être la seule marque à encore proposer des skis pliants au 21ème siècle !

• Tactix 2017 
Ski de randonnée alpine ; existe en version militarisée.
Structure bois et fibre de verre + renforts carbone.
L.= 1m70, plié 90cm. P.= 4,8kg/p. avec fix.  Cotes :118/84/103mm. P=1800€

Plaque carbone spéciale portant la fixation : elle pivote à 180° très rapidement.
La fixation est une ION (système LowTech).
Ce modèle a été utilisé en 2017 par le slovène Davo Karnicar pour l’ascension et la descente du K2.
• Voyager 2020 
Version piste 160, 166, 172 et 178cm. Nettement + lourde. P=1400€
Même mécanisme de blocage par plaque pivotante. Fixation piste.
Ce modèle est proposé avec un sac de voyage dédié.

• GIS (Italie) – 1984

Photos et renseignements donnés par le Musée Dauphinois ''ski fibro-plastique, peu vendu, relativement lourd ; difficultés pour la pose des fixations"".
Vu la couleur blanche, il sûrement s’agit d’un modèle militarisé.

AUTRES MODÈLES

Nous n’avons pas de renseignements autres que ces photos. 

• skis d’Hinterzarten

Photos prises dans ce superbe musée de la Forêt Noire, sans étiquette associée. 
Vu le le bois massif du ski et la fixation à câble, on peut les dater des années 50/60 au plus tard.
Mécanisme externe de verrouillage d’allure très rustique, mais sûrement bien solide.

• deux skis italiens X

Photos trouvées sur un site italien, sans aucun renseignement associé.
-       D’après la fixation, le 1er est le + ancien ; son étrier monobloc est fixé sur un cadre coulissant ; la partie avant, évidée se rabat sous le cadre et le verrou est rotatif.
-       Le second a une fixation à câble et double ressort qui évoque les années 50/60. Le mécanisme de pliage n’est pas visible.




Moins courants que les pliants. 5 modèles trouvés.

• LAMBORGHINI (Italie) – années 20 / 30

Fabrique d’Udine fondée par Giacomo Lamborghini au début du siècle. Fournisseur officiel de l’armée italienne (1ère guerre).
Le mécanisme du ski présenté est assez simple : boitier métallique, solidaire d’une fixation genre Alpina des années 20 ; la partie avant s’y emboîte et elle est entaillée. 
Le système de verrouillage n’est pas documenté, mais on voit sur la photo, 2 petites manettes rotatives qui, certainement, correspondent à leur équivalent dans le boitier.

• MARTIN-ROUX Météore (F ) – années 30

Jean-Jacques Martin-Roux de Voiron à brevet FR 815.680 (1936/37)
Ski tout à fait original, démontable en 3 parties : alu à l'avant, bois au centre, alu à l'arrière. 
Liaison par boitier alu avec grosse vis interne commandée par un levier sur rotule (qui fonctionne donc seulement par moins d’un demi-tour).
On obtient 3 pièces de 0m75 de long.


D’après la pub, on peut voir qu’il existait une version ‘’Femina’’.
Le brevet porte aussi sur un bâton en 2 parties avec connexion par vissage.
Ce matériel a été proposé à l’armée, apparemment sans suites.

• RG ( F?) – années 30

Skis d’un collectionneur, sans renseignements trouvés
Ce nom ‘’RG’’ (avec le ‘R’ à l’envers) est celui trouvé sur le sac de transport qui semble être fait pour ces skis et a justifié sa dénomination : ce sac est marqué ‘SGDG’ ce qui pourrait dire qu’il est français ??
La fixation du genre Alpina permet une datation approximative de la fin des années 20 ou années 30.

L’assemblage des 2 moitiés se fait par coulissement dans une ‘’boîte’’ en acier et par et 2 tenons mâles correspondant à 2 logements femelle. 
Le verrouillage semble être fait par la tige filetée qui s’enfonce avec son écrou dans le logement entre les 2 tenons. Cette tige est sûrement commandée par la manivelle latérale : il y a donc un renvoi d’angle à l’intérieur.
Ce mécanisme de connection est pour le moins sophistiqué, et nous ne l’avons pas encore testé.

• SSZ (Suisse) – années 40/50

Le logo porte ‘’Schenkel & Streule – Zurich). Ski de la collection Donzé.
Le système d’assemblage est assez ‘rustique’ : emboîtement et blocage par levier. Noter les bords de la boîte (alu) formant carres centrales et le celluloïd des carres AV et AR.

• MAYERHOFER-HÜTTER

Ski divisible en 2 parties ; seulement cité dans "Alpinismus und Wintersport" de Décembre 1905.    Seule donnée : ‘’…se desserraient pendant la marche’’ !

• RIVAS (F - début du siècle)

Ski démontable expérimental du capitaine Rivas de l'École Normale (militaire) de Briançon.
2 éléments mâle postérieurs dans 2 glissières femelle antérieures.


Il s'agit de modifier le cintre (cambre); 2 exemple trouvés : 
1)  DYNAMIC 'R' (réglable) - années 50 
Deux brevets : Michal-Fouillet n°1.109.560 (1954/56) et n°1.118.857 (1955/56) ; c’est ce dernier qui a été utilisé pour les exemplaires fabriqués.
Le réglage se faisait par une sorte de barillet rotatif faisant coulisser les pistons qui commandent les tiges AV et AR dans un sens ou dans l’autre : 
-       extension à augmentation du cintre pour la neige dure.
-       compression à diminution ou même inversion du cintre pour la profonde.
Malgré un accueil très favorable, ce ski n’a pas eu de succès commercial du fait du poids élevé et surtout de son prix justifié par la mécanique de précision nécessaire : seules quelques dizaines de paires auraient été vendues chaque année.
 
Note :
Le livre ‘’Une Histoire des skis Dynamic’ de Jean Michal’ donne tous les détails sur ce ski (p.141).

2) ATOMIC Rebster G9 - 2019 

Ski de compétition pour lequel nous n’avons pas de renseignements précis. 

Mais Dynamic ayant été repris autrefois par Atomic, on ne peut que penser que la ressemblance avec le Dynamic 60ans + jeune, n’est pas fortuite ? 

La partie postérieure du ski pivote (un peu) selon un axe vertical dans le but de faciliter les virages. 
Cette partie articulée, est maintenue alignée par un fort ressort ; lors du déclenchement du virage, l’amorce du dérapage, la fait se replier de quelques degrés. Il y aurait, peut-être, augmentation de l’agilité (comme celle apportée aux voitures dites ‘’à roues AR directrices’’).
Dans le dernier article (RS1) vous pouvez voir une vidéo qui montre bien ce fonctionnement.

• Rossignol Allais (F) – années 40/50

Vu chez un collectionneur. Pas trouvé de renseignements, brevets etc….
Mécanisme simple. Production inconnue.

• RS1 (GB) – 2012

Pub trouvée sur internet. C’est un prototype (inventeur Rony Shirion) : une mise en production est peu probable et le site ‘’www.RS1ski’’ est désactivé.

Par contre une vidéo existe =>  https://youtu.be/Im9eq4Kum6U
Elle montre bien le fonctionnement du système, mais n’en démontre pas
 l’intérêt !
Cette vidéo a été faite à Hempstead (GB), dans un stade de neige artificielle et il est probable que ça soit la ville de l’inventeur ?? (forum https://snowheads.com/ski-forum/viewtopic.php?t=93265).

« Ces articulations correspondent à une vision fausse de la mécanique du ski. Il est vu comme un engin qui ne veut pas tourner.
Le ski est un répartiteur de pression ; la charge locale crée une distribution de forces de réaction du sol que le skieur peut moduler.
Pour que le résultat de ces forces soit prévisible, la continuité structurale est indispensable»

On peut les voir comme des skis larges qui s’associent pour former une planche de surf.
D’ailleurs si nous raisonnons en durée d’utilisation, c’est bien l’aspect ski qui domine car c’est celui qui est utilisé à la montée donc beaucoup plus longtemps qu’à la descente !
Suivant les marques, les mécanismes sont peu différents et nécessitent le repositionnement des fixations.

Exemple avec ce ‘2 pièces’ : les skis font 12,5cm de large et 1m50 de long.

Exemple avec ce ‘3 pièces’ : les skis ressemblent plus à des skis (largeur 9cm) ; mais la partie centrale est encombrante : aussi, souvent, se replie t’elle en deux (ce qui, si elles sont indépendantes, donne un ‘4 pièces’).

FIN