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Cette filière est celle de l'ALUFLEX ou du MV2, skis tous deux très connus et emblématiques.
Nous avons vu que les 2 initiateurs (Vicki puis Vought) utilisaient le bois comme raidisseur: mais ici, il est en alu en forme d’oméga (Ω) aplati qui va se retrouver sur tous les skis de cette famille.
Celle-ci a eu une histoire pour le moins chaotique (voire "romanesque") où l’on voit un début américain raté, un passage franco-suisse puis un succès franco-américain, des brevets qui changent de nom ou copiés, un prince russe, des skis identiques mais de noms différents et des skis très différents avec le même nom.
Une étude détaillée sur les Aluflex est prévue au §7 (lien en fin d'article).
Acte 1 (1947 – 1950) : LE « BIDE » AUX USA
Hunt et 2 autres ingénieurs, fondent la société « TEY Manufacturing » pour fabriquer un ski différent de celui qu’ils avaient conçu chez Chance-Vought, mais sans avoir le droit d’utiliser le brevet Metalite.
Grâce à une nouvelle colle alu/alu, ils créent un ski tout alu (sans bois du tout) : c’est l’« ALU 60 * » qui a été produit 1 an seulement.
A signaler qu'une dizaine de paires aurait été importée par l’équipe de France de ski afin de les tester ! (cf Conchoy).
En 1948, il a été modifié et amélioré: c’est là qu’il a pris le nom de « TRUE-FLEX ».
La fabrication a été un échec et cesse en 1950 après une production de seulement 12.000 paires car ces skis se sont vite révélés "inskiables" sur les pistes damées à cause d'un effet ressort sans amortissement !
Ils ont quand même été commercialisées aux USA et au Canada par Serge Gagarin ; à noter qu’en 1950, ce dernier avait « copié » le brevet TEY et mis à son nom en Suisse et en France.
(*)rem.1: ne pas confondre avec l'Allais 60 de Rossignol (cf § 5)
(*)rem.2: nous avons sûrement ainsi, l'explication de la présence des Alu 60 des 2 musées grenoblois (Dauphinois et MTM)
Acte 2 (1951 – 1962) : l'ALUFLEX : succès en France et aux USA.
En 1950, Gagarin a vendu « son » brevet au suisse Attenhofer qui en confie la fabrication à l’entreprise française « Charles Dieupart* & fils » sous-traitant de la société « A.K.A. » (Attenhofer-Kandahar-Allais) : c’est là, qu’après des améliorations, il prend son nom d’« ALUFLEX » au sein de la gamme « Attenhofer Metallic ».
En 1954, Dieupart rachète la licence et produit l’Aluflex seul, dans l’usine B.O.M.S, puis ensuite, dans l’atelier M.I.R.A. enfin chez L.P.S. de Sallanches; ces 2 dernières entreprises sortent chacune 20.000 paires.
Sous les auspices de Gagarin, une exportation importante a lieu vers l’Amérique du nord car il y est trés réputé comme ski facile et incassable.
En 1960, une version « armée » (4000 paires) est produite. En 1962, LPS évince Dieupart qui garde quand même la propriété et l’exclusivité du nom Aluflex !
(*) Rem.: Charles Dieupart peut être considéré comme étant "monsieur Aluflex" car il y consacra toute sa carrière.
Acte 3 (1962 – 1970) : des « ALUFLEX » DÉGRIFFÉS…
En 1962, la société LPS continue la fabrication de l'Aluflex Dieupart, mais en le dénommant «STARFLEX». Puis, en 1963, Starflex s’associe à Dynamic pour créer DYNASTAR (DYNAmic/STARflex) qui continuer à fabriquer le Starflex.
Mais de 1964 à 1970, Dieupart aurait repris la fabrication de son Aluflex dans l’usine SIDAS de Sallanches; mais, apparemment, il avait perdu l'exclusivité du nom, et la gamme de ski s'appelle cette fois, «COUTTET» dont certains portent la marque Dynastar (en effet, entre-temps, il avait été rappelé par LPS comme consultant !). Vous suivez…??????? si oui, vous avez de la chance ! (et nous avons pourtant essayé de simplifier).
Acte 4 : LES SUCCESSEURS
Le Dynastar MV2
En1966, Dynastar lance un ski qui n’est autre qu’un Starflex/Aluflex amélioré par l'ajout d'une 3ème lame de Zicral recouvrant l'Omega.
Le MV2 aura une belle carrière sportive et commerciale (100.000 paires en 67) et a été le ski qui a fait connaître la marque. Plusieurs modèles ont porté le nom, mais le plus connu est le MV2 Equipe (blanc), ski très médaillé en géant ou en descente.Quelques années après, l’alu disparaît de la plupart des oméga Dynastar au profit d'omega en fibre de verre (Omeglass par ex.); mais on trouvera quand même de l'aluminium en lame isolée ou en sandwich dans plusieurs skis dont les YETIS, skis de randonnée très réputés des années 70 et 80.
Les Baudou/Majalp
En 1967, la firme Baudou (devenue Majalp en 70) utilise, elle, un double oméga inversé. Son 1er modèle est le Baudou X33.
Dernier acte ? NON, L’ALUFLEX N’EST PAS MORT !
Bien qu'il ait gardé le nom, il a perdu son âme (l'oméga d'alu) !
En 1988, Charles Dieupart s’associe à un fabricant de surf pour ressusciter l’Aluflex qui n’entre cependant en production qu’en 2004 (après sa mort).
Mais cette fois, il s’agit d’un classique sandwich bois/métal, pour donner un ski haut de gamme.
En 2020 ces skis (de luxe) sont toujours fabriqués, artisanalement, par « Les Shapers Alpins » à Marignier – Hte Savoie.
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