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Il s'agit de skis intéressants et originaux n'appartenant pas aux 2 filières déjà étudiées.

1) L’anglais : le Gomme (1946 - 1948)

C’est l’ancêtre des skis multicouches ultérieurs et, comme tel, nous allons l’étudier en détail.

Histoire:

En 1946, un industriel anglais du meuble (Donald Gomme) dépose le brevet (n°631.879) d’un ski original avec 3 matériaux différents (bois/plastique*/métal).
Une petite production est lancée. L’équipe anglaise des JO de St Moritz (1948) en était équipée, mais les piètres résultats obtenus ont entraîné l’arrêt de la fabrication.

Structure: sandwich très original …

Il s’agissait d’une âme en bois contreplaqué dont les 2 couches externes étaient plastifiées: toutes les couches étaient collées en biais à 45° alternés.

En dessous se trouvait la semelle en métal (acier ou alu) elle-même recouverte d’une fine couche de celluloïd (ou phénolique ??) destinée à retenir le fart (qui ne tenait pas sur le métal).
Un raidisseur en bois bakélisé était fixé par dessus. Les champs étaient collés et quelques rivets en spatule et talon sécurisaient les collages. Le métal de la semelle faisait office de carres.

Remarques :

- A noter qu'en 1948, Gomme avait pris un autre brevet (n°969.274) d’un ski sans métal : 5 couches stratifiées de bois et textile plastifié.

- (*) le "plastique" dont parlent les brevets n'est pas détaillé, mais au vu du brevet ultérieur, ça pouvait être aussi du textile plastifié ?

- Les 2 skis Gomme que nous avons eu entre les mains avaient une semelle en acier et pas en aluminium (skis du Musée Dauphinois et de la collection J.Hess).

- Ce ski rare est visible au musée dauphinois et chez J.Hess

2) L’américain : le Chris-Ski (1948)

Chris Hoerle invente un ski en métal (inox ou alu) avec la semelle TEY rapportée: présérie de 200 paires, non commercialisées. Remarquons que le brevet (US2446591), qui date de 1944, n'a été enregistré qu'en 1948 (pour la mise en fabrication avec la semelle TEY ?)

Le Chris-Ski tire aussi son originalité par l'utilisation des carres plates très étroites ancêtres des véritables carres cachées ultérieures; elles étaient soudées sur les modèles à semelle acier; plus tard, sur ceux en alu, c'est une colle alu/alu qui a utilisée et en 1951, ce brevet est repris par Head qui sera donc le 1er à l’utiliser en série, ce qui a sûrement contribué au succès commercial de son ski !

3) L'allemand Zeppelin (1950…? et/ou fin des années 30 ? cf §2)

Ski assez extraordinaire de par son mode de construction !

Histoire:

Après la guerre, la firme Metallwerk Friedrichshafen GmbH* produit des skis en alu massif sans aucune marque autre qu'un numéro.
D'après une source locale (Falkner), il est semble que la Luftschiftbau Zeppelin GmbH ait commencé études et fabrication à la fin des années 30 avant d'être rapidement obligée d'arrêter pour laisser place au matériel militaire !
Si ces skis d'avant-guerre existent, ils devraient porter un "Z" gravé comme c'était la règle pour toutes les productions Zeppelin d'alors; mais aucun des skis actuellement connus ne porte cette marque…!
Production et skiabilité inconnues.

Technique

Il est fabriqué par moulage au sable d'un duralumin (de récupération probablement).
La fixation est une copie en alu de la Kandahar Reuge° et la platine des étriers est aussi coulée dans la masse; le seul usinage ultérieur est le taraudage du logement des boulons.

Remarques (cf §2):

- (*) le nom de Zeppelin, de mauvaise "presse", n'était plus autorisé par l'occupant français et n'est réapparu qu'en 1994.

- (°) Il s'agit du modèle 2 de1933 ce qui permet de dater le ski après cette année là et expliquerait bien que la fixation n'aie pas pu se moderniser après la guerre car il aurait fallu changer le moule de ski entier.

- Ce ski rare, est visible chez quelques membres de l'ASP (J.Hess, L.Donzé, P.Dayot, Pierre Henry et C.Richardin (lien) ainsi que dans quelques musées autrichiens et allemands).

4) D'autres… pour lesquels nous n'avons guère de renseignements, par exemple:

• Le Short Supply et le Down Metal AirSki (quasi-identiques) (USA - 1946-> ?) dont le raidisseur est une baguette alu sur toute la longueur et la semelle est vissée (voir images ci-après).

• Le Schwendener Caravelle (CH -1954) qui inaugure une couche de caoutchouc sous l'alu.

• L'AWZ Mustang Metal (CH - 1956) (Amrein & Wetzer Zürich).