La COUTTET - F - 1905
Un ancêtre de la Low Tech ?
Une petite pub pour cette fixation figure dans le livre "Alfred Couttet Champion" que nous a montré Laurent Donzé lors d'une de nos visites; Philippe Dayot s'est mis en chasse et en a retrouvé une chez le petit fils (Jean Philippe Couttet) qui nous la prête pour nos expositions. C'est une rareté que nous trouvons que très rarement chez des collectionneurs.
Histoire
Alfred Couttet dit « Champion » (1889-1974) est un des meilleurs compétiteurs du début du siècle: il est très actif (par exemple, création de la 1ère école de ski à Chamonix).
Il met au point, avec son frère Jules, une fixation très originale qui est une des toutes 1ères fixation à inserts. Il la brevète SGDG en 1905, brevet que nous n'avons pas pu retrouver.
Sa fixation a été en dotation dans l’armée française pendant la guerre et a été utilisée sur le front des Vosges (lien vidéo en fin d'article)
Photo d’Alfred Couttet : la flèche permet d’identifier sa fixation par son levier latéral =>
Description
Mécanisme léger, simple donc sûrement fiable car elle n’utilisait pas de courroies de cuir, fragiles et longues à serrer.
Deux ergots mâles sont vissés sur la semelle de la chaussure* ; ils s’engagent dans les étriers d’un côté par un trou et de l’autre, dans une fente où l’insert est bloqué par l’abaissement du levier latéral.
Variante: nous avons vu chez un collectionneur, une Couttet dont l'étrier est monobloc, donc non ajustable; il s'agit probablement d'une 1ère version ou d'un proto ? Chez ce même collectionneur, nos avons vu aussi la pièce métallique de la chaussure et elle était aussi monobloc, réalisant une sorte d'étrier inversé; les ergots étaient apparemment usinés dans la masse ?
PS: ce collectionneur refuse toute prise de photo !
*) La chaussure n'est pas d'origine, mais un modèle plus récent où P.Dayot, excellent bricoleur, avait adapté des ergots pour la démonstration lors d’une exposition.
Diffusion
Nous n’en avons pas trouvé de trace, dans les catalogues d’avant la guerre ni dans ceux des années 30 : donc il est probable qu’elle n’ait été commercialisée qu'après la guerre et jusqu'à la fin des années 20.
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(catalogue Gleize 1920)
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Vu son extrême rareté actuelle, sa diffusion a dû rester confidentielle ; nous avons cependant retrouvé une trace dans une lettre du début des années 20, où le responsable d’un club vosgien demandait conseil à un champion (Spiller) au sujet du matériel : il découvrait les skis étroits des norvégiens et, pour les fixations, il envisageait d’abandonner les Huitfeldt : « …Nous serions assez partisans (pour la course de fond) de l’attache Couttet ou militaire, et qui consiste à fixer, sur la semelle du brodequin, 2 goujons qui viennent s’engager chacun dans un trou percé dans les joues d’un étrier métallique vissé sur le ski.… »
En conclusion…
Cette fixation rustique était pourtant innovante (trop ?), mais il est probable que son articulation non freinée par une courroie talonnière ou un ressort, rendait difficile le maintien de l’équilibre vers l’avant au moindre freinage !
Sources
La Montagne (CAF) n°7 de 1909
Chasseur Français n°451 (1927)
Livre : Alfred Couttet « Petit Manuel pratique de Ski » réédition de 1932.
Des « Couttet like »
Sous ce titre, nous regroupons des fixations ressemblant beaucoup à la Couttet et dont elles se sont peut-être ‘’inspiré’’ ; il faut admettre que les brevets SGDG (Sans Garantie Du Gouvernement), spécifiquement français, n’offrent en réalité, aucune protection valable.
La REITZEL (CH - 1905 ??)
Vue dans le livre de Jürg Hess. Commercialisation inconnue.
Il semble y avoir eu 2 modèles :
- Le 1er, tel qu’il apparaît dans ce dessin, montre un système très proche du Couttet avec 2 étriers séparés dont 1 seul porte le levier de verrouillage. La pièce sur la chaussure paraît identique.
-Le 2ème est celui du brevet 33.049 de 1905 : l’étrier et l’insert sont monobloc et il y a un verrou sur chacune des joues.
Commentaire :
La version 2 (de 1905) paraît plus aboutie donc sûrement la plus récente.
La version 1 n’est pas datée et n’a, apparemment, pas de brevet. S’agit-il seulement d’un dessin préparatoire ?
Jürg présente dans le même article, un autre dessin d’une fixation à plaque datée de 1891 : on pourrait donc penser que le dessin de l’insert date de la même époque donc bien avant le brevet de Couttet ??
Aurait-il fait un plagiat, où s’agit-il du résultat d’une même démarche ?? Mais, il est cependant quasi certain que la Couttet soit la 1ère insert commercialisée en France, sinon au monde.
La BYRDE (CH - 1914)
Nous avons trouvé ce brevet suisse de 1914 (n°68.056) montrant une fixation quasi-copiée de la Couttet : seul un réglage de hauteur des logements femelle les différencient.
Pas de commercialisation connue.
La ‘’X’’ de la col. Bourquin*.
Notre ami René Bourquin a trouvé ces 2 étriers seuls sans aucune gravure dessus et il n’a aucun renseignement sur l'origine.
Le plus vraisemblable est qu’il s’agisse des étriers D et G de la même fixation qui avait donc un levier bloqueur sur chaque étrier.
Mais quel est le rôle de l’encoche coudée postérieure ?
Il est possible qu’il s’agisse d’un proto de Couttet, hypothèse vaguement étayée par le fait que René l’a trouvée dans les environs de Gérardmer ; or c’était la base arrière des troupes alpines pendant la guerre 14/18, troupes qui étaient équipées en ’Couttet’.
A suivre si possible… !
*) René à un homonyme suisse Henry Bourquin éditeur de 2 brevets de fixations: 40.064 (1907) et 100.730 (1923), cette dernière, à inserts aussi, ayant droit à un chapitre spécial "Barthel s'est-il inspiré d'un ancien brevet ? ", annexe de l'article => [§6 Fix.à insert Talon fixable].
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''L'équipement''=>(séquence à =>…58s montrant la mise en place de la fixation: le reste montre bien les techniques de descente de l'époque)
Voir la suite l'article… §5b La Bergendahl =>
Retours vers…
§5 Fix.à inserts Talon libre =>
§1 Fix.Histoire de talon libre =>
Histoire
